On s’excuse nos mails sont de plus en plus long. Allez, on respire un coup et on y va !

 

L’arrivée à Bangkok est brutale. Après ce beau Japon que nous quittions avec regrets nous voilà catapultée dans l’agitation de cette effervescente Thaïlande (oui, le Japon aussi peut être agité… mais.. c’est pas pareil.. c’est une agitation propre et organisée !). Chaleur étouffante (bien que moins chaude que votre canicule parait-il !!!), associée à des odeurs de rue peu ragoûtantes, une pollution visuelle et olfactive dégoulinante de chaque coin et recoin de petites ruelles coupe-gorge, de chaque canal de la Chao Phraya River qui coule à travers Bangkok (on vous assure que t’as pas envie d’y mettre ne serait-ce qu’un orteil !)... Fini la gentillesse des japonais, ici tu n’es qu’un touriste, un porte feuille sur patte. On t’alpague dans la rue à coup de « tuk tuk ? tuk tuk ? where you go ?? » tu réponds gentiment non merci et expliquant que tu veux juste marcher, le grand sourire de tuktuk man est retombé bien bas et il est déjà passé à un autre touriste, une autre promesse d’argent ! On s’est faites embobinées dans un tuk-tuk qui nous proposait un trajet pas cher et qui nous a emmenées dans un traquenard dans lequel tu payes ton trajet en bateau 10 fois plus cher… Nous on ne paye pas, on se laisse pas trop faire, mais on se retrouve quand même dans une rue bien isolée à l’ambiance glauque, entourées de renards bien rusés qui rêvent de te plumer… bon, on n’a pas trop le choix que de repartir avec lui, ça lui aura valu un aller-retour pas cher ! Ils sont gentils avec toi quand tu payes, sinon tu n’es plus rien. La transition a été trop violente, on en est certaine, cela n’a pas joué en faveur de Bangkok que nous n’avons (vous l’aurait compris) pas apprécié, c’est sur… Bon nous avons tout de même apprécié de très belles choses que cette ville offre ! Temples magnifiques, clinquants, brillants, reluisants ! Des bouddhas assis, couchés, en lotus, des en or, des en argent, des vert émeraude… Les temples ou Wat plutôt si on veut parler Thaïlandais il y en a beaucoup là-bas, on aura visité les plus célèbres : Wat Arun et ses mosaïques, Wat Pho et son immense Bouddha allongé, puis la visite du palais royal splendide ! C’est dire s’ils l’aiment leur roi ! Il est de partout dans les rues, en grand ! En fait je crois qu’ils n’ont pas trop d’autre choix que de l’aimer… Il ne faut surtout pas dire du mal du roi en Thaïlande, nous avions appris cela à Sydney dans la colloc’ de Charlette où vivaient 4 ou 5 Thaï. Nous retiendrons aussi en point positif, l’extrême gentillesse de notre hôte pour ces 5 jours : le lady boy réceptionniste de notre auberge de jeunesse, qui nous a vraiment bien aidé pour prendre notre bus en direction du Laos.

Bref, nous voici au Laos, arrivées par le Nord à Houay Xai après 13h de bus de nuit, puis un tuk-tuk, puis encore un bus puis re un tuk-tuk. Nous embarquions le jour de notre arrivée pour une croisière de 2 jours en slow boat sur le Mékong direction Luang Prabang. Le principe de cette croisière, c’est que tu navigues très lentement dans une embarcation assez sommaire, juchées sur des fauteuils de voiture en guise de siège, et la seule chose à faire c’est d’observer le cours de la vie le long du Mékong. Le Mékong est réellement le point de raccordement de la vie Laotienne, la colonne vertébrale du Laos (j’avoue celle-ci je la sors du guide du routard, mais on le ressent vraiment !). Escale à Pakbeng pour notre première nuit dans une auberge peu reluisante (on s’est encore un peu faites entubées sur cette affaire de croisière… mais on apprend à être un touriste en Asie !). On a quand même aimé, voire adoré la croisière. Les buffles viennent boire dans le Mékong, les enfants s’y baignent et jouent, les Laotiens pêchent ; une véritable source de vie. Après 2 jours de croisière, soit environ 14h assises dans la même position (mal aux fesses garanti !), nous arrivons en fin de journée à Luang Prabang.

 

Luang Prabang ! Quelle perle ! Magnifique village, patrimoine de l’UNESCO, construit à la confluence du Mékong et de la Nam Khan. Une rue principale animée du marché nocturne tous les soirs, souvenirs touristiques en pagaille et artisanat local et une rue perpendiculaire avec des petits marchands qui vendent poissons grillés, poulets rôtis et autre mets laotiens pour une poignée de Kip, des « Saibaïdee » à chaque coin de rues et surtout des grands sourires même quand tu n’achètes rien !!! On revit ! Luang Prabang est une réelle bouffée d’oxygène, on s’y sent bien et y resterons 5 jours complets, dont 2 à prendre son temps. Ici nous apprenons (réapprenons) bien vite que le Laos a été une colonie Française jusqu’encore il n’y a pas très longtemps et ça se sent ! Les panneaux des écoles, postes et bureaux administratifs sont doublés en français, certaines personnes baragouinent quelques mots de français et il y a des boulangeries avec des croissants et des pains au chocolat à tous les coins de rues ! Nous en apprendrons aussi sur l’histoire passée Laotienne, qui a été la « poubelle » des bombes américaines de la fin de la guerre du Vietnam. Bah oui parce que ça les embêtait de repartir plein, trop lourds ces machins là ! Tout le Nord du pays a été bombardé quotidiennement pendant plus de 8 ans, ce qui fait qu’il reste encore beaucoup de bombes et mines non explosées ; au Laos il ne faut pas trop sortir des sentiers battus ! Très bien, nous suivrons les voies touristiques. Les bombes sont d’ailleurs un peu partout dans la ville de Luang Prabang : pot de fleur, décors de bar… Luang Prabang in the city c’est des temples en or, des bouddhas, des moines qui se baladent en habit orange (même qu’ils achètent le téléphone dernier cri au magasin du coin ! Trop connecté le moine !), un petit mont le Phou Si duquel nous aurons une vue panoramique sur la vallée et des petits troquets et bars en bord de Mékong. Luang Prabang hors city c’est une cascade splendide, la Kuang Si et ses lagons d’un bleu hypnotisant. Nous avons loué une petite moto pour aller la bas, notre bolide surnommé Hondine (c’est une Honda, nous ne sommes pas allées chercher bien loin) nous aura mené à bon port. Il faut qu’on vous avoue que louer une moto là-bas ce n’est pas super conseillé, rapport à la sécurité routière… On le comprendra vite à la tête de nos casques… Oui les mamans, oui les papas, nous avons été bien prudentes et avons roulé doucement.

 

Suite à Luang Prabang nous prenons la direction du sud vers Vang Vieng, cette ville connue pour ses fiestas de malade et surtout son tubing. L’activité consiste à descendre un bout de la rivière sur des bouées et de se faire alpaguer par tous les bars des bords de rive pour s’en j’ter un derrière l’oreille, tu finis fin saoul en arrivant à Vang Vieng. Tristement célèbre pour cette activité dans les années 2000-2010, la folie tubing s’est bien calmée en 2011 après la mort de 11 touristes (noyés, drogués, overdosés…), la ville essaie de continuer plus softement l’activité, mais cela n’aura pas eu goût à nos yeux. On a préféré louer un vélo pour aller s’enfoncer dans les paysages karstiques des environs. Petite balade d’une heure pour monter en haut du mont Pha Ngeun (effectivement on était en « eau » !) : vue 360° sublime ! Pitons rocheux recouverts d’une jungle luxuriante, rizière en fond de vallée où nous distinguons de petits chapeaux pointus qui repiquent le riz, c’est beau ! Quelques coups de pédale en plus et nous nous retrouvons au blue lagoon (ça vaut pas le bleu de Kuang Si !) mais la baignade fait du bien, puis encore plus loin après une route chaotique nous atteignons la grotte aux fleurs, perdue (mais vraiment perdue au milieu de la jungle) gardée et entretenue à merveille par un petit papi laotien. Monsieur nous emmène à l’entrée, nous ouvre sa grotte fermée à doubles tours avec 2 cadenas, 2 grilles en fer et une plaque en tôle. C’est un peu démesuré pour une grotte non ?? Il nous explique qu’on va rentrer, qu’il faut marcher 100m dans ce sens puis ensuite 60m par là, son anglais pas folichon nous laisse comprendre qu’on va rester 2h dans la grotte et ressortir ailleurs (on n’a rien compris en fait…). Ca sonne le début d’un film d’horreur, papi va refermer sa grotte avec nous dedans, et on sera pardues à jamais ! Alors on lui demande de venir avec nous, haha malignes !!! Il a été simplement adorable, passionné par SA grotte qu’il connaît par coeur, il rit de nous montrer des reflets argent et or, des fleurs « yellow » puis « white » (à prononcer vyte), puis des formes qui ressemblent à des éléphants, puis à des doigts, on rit, on se laisse driver à la baguette par papi qui a des étoiles dans les yeux devant ses merveilles à lui. Très joli moment ! Pour le remercier on lui donne un pourboire, pour nous remercier il partage son ananas avec nous (qu’il a coupé avec ses mains crades et son coup’coup’ lavé à l’eau d’un propreté douteuse… Rappelons que l’eau n’est absolument pas potable et que de sales maladies peuvent être véhiculées via l’eau…). Trop polies, on mange… Pour l’instant pas de tourista, ni de choléra ou autre à déclarer… Le lendemain, ce sera la boucle des grottes dont la plus amusante : la Water Cave, que nous visitons juchées sur une bouée tractées à la force de nos bras le long d’un câble. Les autres grottes plus classiques sont immenses (une se casse clairement la figure, on ne s’y attardera pas trop !) et abritent de jolis bouddhas. Tu payes l’entrée, on te prête une lampe frontale et tu pars à la découverte des recoins par toi-même, super chouette !

 

Sommes maintenant au sud du Laos, on chill sur les 4000 îles ! La suite au prochain épisode : au menu : sud du Laos et temples d’Angkor Vat que nous nous apprêtons à aller visiter d’ici quelques jours. Du lourd !

 

On vous embrasse tous bien fort. Nous fêtons déjà (à peine, ça dépend des jours 😊 ) la moitié de notre périple !

 

Alice&Audrey