皆さんこんにちは

(à prononcer Minasankon'nichiwa)

 

Suite à Kyoto nous prenons la direction de Nara. La particularité de Nara est que la ville est investie par des daims en liberté, là-bas ils sont vénérés et protégés ! C’est incroyable, on pensait devoir un peu chercher pour les trouver, devoir faire le tour du parc de Nara la nuit à la frontale pour apercevoir l’animal de loin derrière un arbre, mais non !!! Ils sont de partout ! Et, bien élevés par le touriste, ils savent où aller chercher les biscuits spéciaux pour daims vendus par le petit monsieur dans sa roulotte. On se fait littéralement manger dans la main. Ils en viennent même à croquer un bout de t-shirt pour qu’on remette la petite sœur ! Oh ! Outre les daims, nous verrons de beaux temples et ferons notre première dégustation de saké. Mouais, pas entièrement convaincues par le breuvage, on préfèrera les whisky japonais à boire au comptoir du bar.

Nous quittons Nara et ses daims pour aller faire un rapide tour à Osaka et ses enseignes toutes plus folles les unes que les autres ! Crabes, poissons et Gyozas géants, panneaux lumineux qu’on ne sait plus où donner de la tête dont le fameux Glico Running Man. Toutes ces villes (Tokyo, Kyoto, Osaka) restent de très grandes villes et nous ressentons vraiment le besoin de voir un peu de nature et de randonner. Donc avant de prendre la mouche vers Hiroshima, nous décidons d’aller nous perdre un petit peu dans la nature au sud de la péninsule de Kii. Les infos sur les randos, où aller, quoi faire, comment y aller ne sont pas claires et pas faciles à trouver, alors nous partons sacs rivés aux épaules dans le but de trouver un office du tourisme qui saura nous guider. La petite ville de Shingu nous parait être un bon point de chute, elle est notamment le point d’arrivée du Kumano kodo qui est le St Jacques de Compostelle japonais. On va bien trouver un sentier de randonnée à arpenter dans le coin ! Arrivées à Shingu nous prenons rapidement de la hauteur pour Yunomine qui est un tout petit village perdu dans la montagne avec ses onsen (bains chauds japonais) de partout. L’arrivée en fin de journée est magique, la rivière qui traverse le village fume de partout. Nous sommes logés dans une auberge de jeunesse typique japonaise avec lits futons à même le sol sur des tatamis, immersion totale ! Le cadre est splendide, forêt et grands arbres à perte de vue. Nous profitons de la « marmite » bouillante publique, alimentée par les sources chaudes, pour faire cuire nos œufs et nous profitons également des onsens de l’auberge le soir. Le lendemain c’est rando ! Ouf enfin des grands arbres, enfin pas de monde grouillant, enfin on dépense un peu tous nos sushis, fried chicken et gyozas ingurgités pendant ces deux semaines ; par ce que oui, ici les légumes sont difficiles à trouver et la « street food » si facile d’accès... Comment font-ils ces japonais pour garder la ligne !? L’ambiance est très nature japonaise, le chemin est parsemé de petites statuettes en pierre avec toujours un petit tas de pièces à leur pied et les immenses cèdres bordent notre chemin pavé. Nous arrivons à Hongu Taisha et grimperons jusqu’au sanctuaire Funatama Jinja. Nous traversons villages de campagne et champs de thé vert.

Nous redescendrons le jour même à Shingu pour aller voir le lendemain la cascade Nachi et le temple Kumano Nachi Taisha. Le paysage de la pagode à 3 étages avec la cascade Nachi derrière est splendide ! On en prend plein les yeux. C’est ici que nous découvrirons que le japonais a la forme ! Pour preuve on observe une course de papis dans les escaliers. Un peu plus tard nous verrons également un papi faire tranquillement ses squats après avoir gravi les 538 marches (marches casse-figures de 50cm de haut…) quand nous étions agonisantes en sueur et tentions de reprendre notre souffle…

Allez direction Hiroshima maintenant. Cette ville nous attire, on en entend parler depuis tellement d’années que nous sommes intriguées de pouvoir ressentir l’ambiance d’une ville touchée par un événement historique aussi important que ce qu’est la bombe atomique. C’est invraisemblable d’être là, à l’endroit où 73 ans auparavant des centaines de milliers de personnes sont morts en quelques minutes, quelques heures… La visite de la ville est bien évidemment centrée sur cette lourde histoire. Le parc de la paix, installé là où jadis il y avait le cœur de la ville, est très calme. Enormément de monde et surtout beaucoup d’écoliers sont ici pour apprendre leur histoire et se recueillir. Certains ne doivent même pas imaginer l’horreur qu’a vécu leur peuple, quelques petits distraits traînent le pas derrière le groupe en chahutant, mais au moment de chanter en mémoire des enfants morts ce jour là devant le monument Children peace, ils sont tous assidus et disciplinés, c’est émouvant. Nous voyons également un ancien bâtiment, toujours sur pied mais bien amoché, gardé en l’état pour laisser une trace de ce jour affreux, il s’agit du Dôme de la bombe-A. La ville est accès sur la paix, Hiroshima milite activement pour un arrêt total de l’utilisation d’armes atomiques. Bref, on sort de là chamboulées, silencieuses, les yeux qui brillent et chargées d’émotion. On profitera du vendredi pluvieux pour aller au musée retraçant l’histoire de ce jour et de manière plus générale l’histoire des armes nucléaires. Un couple de français nous demandera plus tard si Hiroshima c’est beau, si ça vaut le coup d’y aller. Difficile de répondre « oui c’est trop bien allez y » mais clairement oui, on conseille vivement le détour. Le jeudi nous ferons une pause dans les faits historiques pour se changer les idées et profiter du beau temps sur l’île de Miyajima. Magnifique petite île à 30 minutes d’Hiroshima, elle est célèbre pou son temple les pieds dans l’eau et surtout son torii rouge qui est immergé à marrée haute. C’est très très très beau. Nous prendrons de la hauteur pour avoir une vue panoramique sur la mer intérieur de Seto et la baie d’Hiroshima depuis le Mont Misen. C’est splendide. 

La suite du voyage est incertaine, la saison des pluies attaque pour de bon, il est prévu assez moche toute notre dernière semaine. Tant pis, on va marcher sous la pluie ! On prend la route pour la région d’Hakone avec un petit arrêt à Himeji avant, connu pour son beau château blanc, ça changera des temples !

Hakone-Yumoto où nous longerons pendant 3 jours possède beaucoup de onsen, encore. Le lundi sera très pluvieux, ça nous refroidit quand même pour aller randonner, c’est pas grave on profitera d’une grasse mat’ puis d’un onsen magnifique ! Il faut quand même qu’on vous dise que les onsens au japon, ce sont donc des bains chauds, mais la règle là-bas c’est qu’il faut y aller sans rien… Sans boucle d’oreille, sans tatouage… et sans maillot de bain !!! On y passera 2 heures et demi, à se trimbaler dans le plus simple appareil entre le bain à 41°C et celui à 42°C, quoi que le sauna et le hammam ne sont pas mal non plus, les choix sont difficiles ici vous savez !! Le moment le plus cocasse a été lorsque avec un groupe de japonaises, nous nous sommes mises à s’échanger de dire luciole en japonais, en anglais et en français, toutes à poil, le nez rivé sur la petite lumière brillante… Le lendemain la météo plus clémente nous permettra de faire un tour sur le lac Ashi dans notre bateau pirate, puis de retourner sur Hakone-Yumoto par une petite rando sympathique. Nous aurions dû voir le Mont Fuji, mais les nuages sont tout de même encore là, tant pis. Le Mont Kintoki sera notre cible du lendemain. Les randos sont assez courtes, ce n’est pas du niveau de la Patagonie ou de la NZ. On a l’impression que le japonais ne randonne pas beaucoup… Ils sont assez étonnés quand on leur demande quoi faire en rando dans la région, ils nous sortent des balades de 1h-2h tout au plus… Sur ce point la il faut se débrouiller un peu seules et lire des infos d’autres voyageurs sur le net. Pas toujours évident.

Nous partons les jours suivants sur la ville de Nikko, située au Nord de Tokyo, et notamment à l’assaut du Mont Nantai ! Magnifique sommet de 2486m, c’est un ancien volcan. La montée de 1200m de dénivelé est assez rude, mais en y allant doucement on avale ça d’un bon rythme. C’est une montagne sacrée, des toriis et des temples nous attendent en haut, courbettes et piécettes sont de rigueur. La vue est magnifique !!! Sommets enneigés dans le fond, vallée verte à gauche, lac Chuzenji en bas, c’est très beau. Ces ici que nous mangerons les fameux œufs noirs d’Hakone cuits censément dans le volcan rallongeant la vie de 7ans à tout ceux qui le mangent. Nous sommes sceptiques de l’origine de nos œufs, n’ont-ils pas plutôt été peints en noir ?? ça sent la térébenthine, je pense qu’on va perdre 7 ans de vie… On aura doublé dans la montée beaucoup de groupe de japonais suréquipés comme s’ils partaient faire un sommet en alpinisme… Peut être qu’ils marchent peu mais au moins ils le font bien ! Surtout nous sommes étonnées de la moyenne d’âge du marcheur japonais ! Très peu de jeunes, mais plutôt des groupes de septuagénaires, voir plus, bien en forme !

Pour fêter la fin du Japon nous nous offrons une nuit de luxe dans un hôtel de luxe au pied du Mont Nantai ! Check-in ouvert à 15h, nous sommes au comptoir à 15h15 ! On compte bien profiter de notre chambre de 25m², des pyjamas kimono, des onsens gratuits et de la vue sur le lac ! Du luxe ça fait un peu de bien. Le soir nous mangeons notre repas japonais à l’hôtel, cuisine raffinée, tofu, et même peau de tofu, porc caramélisé et poissons grillés, c’est très bon !

Pour notre dernier jour à Tokyo nous sommes retournées dans la rue Takeshita à Harajuku, grouillante comme jamais, ça en donne le tournis. Par chance nous reverrons notre vieux garçon cosplay préféré. Le soir, afin de dire adieu à Tokyo comme il se doit, nous sommes allées prendre un dernier verre au bar de l’hôtel Park Hyatt qui se situe au 59e étage où nous étions déjà allées lors de notre semaine Tokyoïte et surprise cette fois-ci nous voyons le Mont Fuji !!!

 

Ce qu’on retiendra du Japon : Le monde grouillant de partout, mais également l’ordre qui y règne, particulièrement dans le métro (ici aucune bousculade, les gens font la queue pour rentrer dans le wagon !), les courbettes, leurs toilettes, bien sur (bon avec les nôtres, l’arrêt pipi prend quand même bien moins de temps hein!), la quantité de vélos, de masques chirurgicaux et de kimonos, la danse des parapluies en plein soleil, la peau parfaite et la santé de fer des octogénaires, la nourriture parfois bizarre mais toujours excellente (on aura longuement essayé de faire du bruit en mangeant nos nouilles comme un vrai japonais mais nous n’aurons jamais réussi…), l’absence de légume cependant.. Leur culture à la fois raffinée à la fois karaoké, le respect de leurs traditions et l’omniprésence des temples et sanctuaires quel que soit le décors, ce contraste avec les enseignes criardes, le bruit et l’agitation dans les grandes villes, les maquettes de nourriture (parfois extravagantes) pour allécher le piéton dans les vitrines de restaurants, l’abondance de sacs plastique et le suremballage à gogo partout tout le temps, la minusculerie de tout. On a adoré qu’ils adorent qu’on soient françaises « oooooooh frenchies !!!! ». Le Japon c’est aussi l’impression féerique d’être dans un Miyazaki dès que l’on quitte les grandes villes et le bonheur de pouvoir laisser ses affaires n’importe où sans crainte.

En bref le Japon on a aimé et les japonais on a adoré. On reviendra !

 

Nous sommes maintenant à Luang Prabang au Laos après un arrêt de quelques à Bangkok.