La Malaisie n’était pas forcément prévue dans le planning initial. Notre visa de 2 mois maximum en Indonésie nous a contraintes à partir et notre prochain vol pour le Népal n’est que le 9 Octobre depuis Kuala Lumpur. Très bien nous passerons donc 3 semaines en Malaisie, après tout ça doit être sympa ? Après avoir épluché le guide du routard, l’humeur pour toutes les deux, et on s’accorde plutôt bien la dessus, c’est de le prendre cool. Ne pas courir partout pour tout voir, se poser dans 3 endroits différents, 1 semaine chacun, prendre son temps. Le nord-est du pays et ses îles notamment, semble attirant mais le côté musulman à l’excès nous rebute un peu : deux filles seules : faites attention, pas de bikini à la plage, on se couvre entièrement… Sur des plages paradisiaques c’est quand même dommage. Bon… Que fait on ? Tiens !? Et si on en profitait pour travailler un peu ! Volontariat ? Woofing ? Allez ! C’est partit !

 

Ouf ! Grosse décision déjà. On va prendre une semaine pour se reposer à Kuala Lumpur. Kuala Lumpur : nous l’espérons propre, multiculturel, épanouissante, reposante, avec des petits restau soins dans lesquels nous mangerons autre chose que du mi goreng et du nasi goreng et des bars où il fait bon chiller. Une ville où personne ne te dévisage et dans laquelle personne ne te prend en photo. Laissez nous vivre incognito !! On a aimé et adoré l’Indonésie et Sumatra, mais il reste quelques petits traumatismes… Bim ! Ça ne manque pas ! Nous nous posons dans le quartier animé de Chinatown. La culture chinoise en Malaisie est très développée. Le quartier est super sympa et regorge de tout ce que nous souhaitons. Nous baladons, nous flânons, visitons places, bâtiments et mosquée tels que la Merdeka Square (place de l’indépendance), la place principale de KL avec son drapeau Malais trônant fièrement depuis le jour de l’indépendance le 31 août 1957 et qui n’a jamais été baissé depuis. Mais aussi la Masjid Jamek la plus ancienne mosquée de la ville puis la Masjid Negara, la mosquée nationale un peu plus moderne. Pour ces deux visites, religion musulman oblige nous serons affublées de djelaba, hijab et tout le toutim ! On vous laisse apprécier le style Malais. KL la contemporaine a été le siège de nombreuses occupations coloniales : chinois, indiens puis britanniques. Cette multiculturalité se retrouve dans les styles architecturaux des bâtiments historiques qui sont entremêlés aux nouveaux gratte-ciels du quartier d’affaire. Et ça construit à gogo par ici. Les Petronas Twin Tower, célèbre gratte-ciel de KL sont dans le flou. La brume, ce nuage de fumé est toujours là depuis Sumatra et nous tiendra la semaine entière. Le parc au pied des tours est tout de même plaisant. Nous profiterons d’une matinée pour aller aux Batu caves. C’est un temple hindou installé et imbriqué dans un massif rocheux avec des grottes immenses. Les quelques centaines de marches colorées pour y monter sont splendides. Nous nous amuserons à observer nos amis les macaques chiper le moindre paquet de chips à tout touriste trop aventureux. Enfin KL ce sera pour nous le paradis des Mall ! Immenses centres commerciaux, regorgeant de tas de magasins, de parc d’attraction avec même un grand 8 à l’intérieur (oui oui !!) et surtout de cinémas !!! Oui, nous nous sommes régalées à retrouver un train de vie parisien : boutiques, restau et ciné ! Quel plaisir. KL on a aimé pour son côté capitale et ses influences multi ethniques qui se respectent. On a le droit de mettre un short et des sandales !

 

C’est pas d’tout ça mais on a du pain sur la planche ! Nous nous sommes engagées auprès d’une ONG qui travaille sur l’île de Tioman, sur la côte Est de la Malaisie. Un bus (qui sera parti sans Audrey à la pause pipi !!!) et un ferry plus tard nous voilà arrivées au « Juara Turtle Project ». Vous l’aurez deviné, nous allons côtoyer le monde des tortues marines pendant une semaine, dans le petit village de Juara. L’ONG s’atèle à la conservation et la protection des tortues marines (Imbriquées et vertes pour les connaisseurs) en récupérant les œufs pondus sur la plage afin de les protéger dans la nurserie. Une des coutumes culinaire, ici et comme partout ailleurs, c’est de manger les œufs de tortues. Nos missions sont donc de réaliser chaque nuit des « beach partol » (23h, 3h ou 5h30…) afin de voir si une tortue n’est pas venue pondre et de surveiller fréquemment la nurserie pour voir si les bébés n’ont pas éclos. Il n’y a pas que les poachers (voleurs d’œufs) qui menacent les pontes mais également toutes les menaces naturelles telles que singes, lézards et crabes… La nurserie est bien protégée et nous y verrons deux naissances de 94 puis 113 babies !!! Ololololo !!! Que c’est mignon. Dès éclosion, les bébés sont comptés, on les met dans une glacière, et au congèl’ pour la soupe de ce soir. Ah non mince pardon… On les relâche immédiatement !!! Mais oui bien sûr ! La journée nos tâches quotidiennes consistent à maintenir propre les locaux de l’ONG qui est un lieu ouvert au public et dans lequel nous ferons aussi des « turtle talk » pour présenter au public la vie des tortues et expliquer pourquoi c’est une espèce menacée en voie de disparition et pourquoi ce serait dramatique qu’il n’y ait plus de tortues. Fin septembre il y a peu de touristes, nous n’aurons pas beaucoup fait de turtle talk (surtout pour Alice qui n’en a eu qu’une seule et en français, trop facile). Sinon, on fait le ménage, on ratisse les feuilles et on va aussi donner un coup de main au refuge pour chat qui fait aussi parti de l’ONG. « Animal Welfare » s’occupe de récupérer les petits chats chats pardus et de les stériliser. On en a pris pour notre grade de gratouilles et de ronrons ! On peut vous dire que le balayage de la terrasse quotidien prend un peu plus de temps que prévu ! A JTP on fait aussi du recyclage. L’ONG a mis en place sur le village de Juara des poubelles de tri. Alors c’est bien beau, mais il faut s’en occuper, ramasser et retrier ce qui n’a pas été mis dans la bonne poubelle, écraser les canettes et décoller les étiquettes plastiques des bouteilles en verre. Alors pitié ! Ne buvez plus de coca ni de corona ! Le plastique des bouteilles de coca est bien trop dur à écraser et la fichue étiquette en plastique sur les corona est horrible à décoller ! Et en plus ils foutent un morceau de citron dans la bouteille, et ça moisi bien vite… Dégueu ! Nous avons aussi participé au nettoyage des plages. On ne s’en rend pas compte mais c’est effrayant tout ce qu’on trouve en baissant les yeux ... morceaux de plastique, cotons de tige, mégots, bouts de filet à profusion… Un soir en rentrant de la plage à la tombée de la nuit, Audrey a eu la surprise de se voir recouverte de cambouis. Ca fend le cœur. Conclusion de JTP : ça nous a plu ! Nous avons beaucoup appris et surtout nous avons (re)pris conscience de beaucoup de choses et voulons vraiment essayer de changer nos habitudes. Nous serions bien restées une semaine de plus, mais notre woofing près de Malacca nous attend.

 

Nous retrouvons Dicky et Iryne un couple de retraité Sino-Malais chez qui nous allons jardiner pendant une semaine. Nous sommes à Alor Gajah à 20 minutes en voiture de Malacca. L’arrivée de nuit à la Dicky’s Leisure Farm, leur chez eux, est déroutant. Dicky nous avait prévenu au dîner : « vous allez dormir dans une vieille maison en bois, vieille de 100 ans ! » « Ah chouette, de l’authentique ! »… Ah mais, en 100ans ils n’ont jamais fait le ménage en fait. Ni rangé. Ni rien… Gloups… C’est crade, glauque, c’est le bordel partout, on n’ose pas poser nos sacs à terre. On passe un coup de balais rapide, installons notre moustiquaire, on se fait notre cocon et on verra demain. Le soir même j’ai le malheur d’ouvrir un frigo… Ca pue, c’est immonde… Mais qu’est ce qu’on fait là !? Le lendemain on prend un peu plus possession des lieux, ça va mieux. On se dit que si ça ne va pas on s’en va ! Les jours passent, on tond la pelouse, ratissons les feuilles et nettoyons un massif de cactus. D’un point de vue professionnel, l’expérience n’est pas très enrichissante, mais d’un point de vue humain et surtout gustatif plutôt oui. Nous mangeons tous les midis de bons repas concoctés par Iryne avec ses légumes bio de son jardin et Dicky nous régale de tas de fruit ! On a fait le plein de papaye, de fruit de la passion, de bananes rouges. Chaque soir ils nous emmènent dîner dans un bouiboui différent ce qui nous aura permis d’être baigné dans la vie Malaisienne pendant une semaine. Enfin quand on dit soir, eux ils mangent à 17h30 18h… Un peu dure pour nous, mais on se plie au quotidien. Nous n’aurons pas réussi à bien cerner Dicky et Iryne, ne savons pas s’ils sont contents du travail fourni, ils ne sourient pas beaucoup et sont rivés sur leurs téléphones portables. Sommes contentes d’avoir eu cette expérience, mais aussi contentes que ce soit derrière nous J.

Pour nos derniers jours en Malaisie, nous partons visiter la jolie ville de Malacca, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Et on comprend pourquoi ! Malacca a été jadis un des plus gros carrefour maritime de l’Asie, une des principales plaques tournantes du commerce des épices entre autres. On retrouvera de vieux bâtiments coloniaux vestiges d’une occupation Britannique, Portugaise mais aussi Hollandaise. Mais également de vieux bâtiments Chinois ; Malacca est le bastion des Paranakan (ou encore dits les Baba Nyonya) une culture chinoise. La ville est traversée par la rivière Malacca, et les promenades le long des quais sont très agréables. Les petites maisons se succèdent les unes aux autres. C’est très coloré, graffé avec soin et les troquets de bord de quai invitent à la coolitude. Nous profiterons de la dernière nuit pour s’offrir une étape luxueuse dans un hôtel 5 étoiles, enfin c’est surtout Audrey qui a payé car la nuit de luxe était l’enjeu d’un pari remporté par Alice. Héhé ! Après tout, un peu d’confort ça fait du bien à tout le monde ! On est ravies, l’hôtel était magnifique et la piscine à débordement du rooftop était splendide !

 

Dur retour à la réalité. La nuit suivante se fera à l’aéroport, sur des banquettes à peine moltonées. Demain, le 9 octobre, c’est direction le Népal, dernière étape de notre voyage. Nous espérons que ce pays tant attendu va être à la hauteur ! On a du mal à croire que nous en sommes déjà au 12ème pays, dans un mois et demi nous sommes déjà de retour en France.

 

A bientôt ! Ca y est on peu le dire maintenant.